Le brandy, star de la pop culture : La littérature

Après notre filmographie du brandy, voici une liste des plus illustres évocations du vénérable vin distillé dans la littérature classique ou contemporaine, d’Alexandre Dumas à Ernest Hemingway, en passant par Léon Tolstoï et Oscar Wilde.

Le brandy de Charles Dickens

En 1861, le grand romancier de l’époque victorienne est à l’apogée de sa maturité d’auteur quand il publie Les Grandes Espérances (titre original Great Expectations). Pip, le protagoniste narrateur de Dickens, y raconte ses aventures d’orphelin livré au hasard de rencontres avec des personnages hauts en couleur. Parmi eux, la mystérieuse Miss Havisham, qui invite le héros chez elle pour savourer brandy et autres luxes.



Le brandy d’Oscar Wilde



S’il est un auteur qui incarne le brandy en tant que spiritueux de prédilection du dandy (caractérisé par son esprit et son impertinence), c’est évidemment l’auteur du romanLe portrait de Dorian Gray (titre original The picture of Dorian Gray), publié la même année que celui de Dickens. Les personnages de Wilde – Lord Henry Wotton en tête – agrémentent leurs conversations sur l’art, la beauté, la moralité, la jeunesse ou l’hédonisme d’un savoureux brandy.

Le brandy d’Alexandre Dumas

Dans Le Comte de Monte-Cristo (1838), le “Comte” Edmond Dantès, après s’être évadé du Château d’If où il était injustement emprisonné et avoir retrouvé le trésor de l’abbé Faria, entreprend sa patiente vengeance contre ceux qui ont brisé son destin. Une intrigue complexe, qu’il dévoile au compte-goutte à ses invités, souvent autour d’un brandy aux saveurs de confidences.



Le brandy de Léon Tolstoï



Dans Anna Karénine immense classique de la littérature russe, le brandy est consommé par les personnages lors de réunions sociales et de moments d’émotions. Dans le chapitre 20, Yashvin, le meilleur ami de l’amant d’Anna, lui déclame un amour immodéré : “Le brandy est meilleur que tout”.



Le brandy d’Ernest Hemingway



Hemingway et les spiritueux... quelle histoire. Dans le premier roman et premier grand succès du maître de la litote Le Soleil se lève aussi - le brandy est le compagnon de voyage du héros discret et émouvant Jake Barnes dans le Paris nocturne puis l'Espagne des années 1920. Dans Pour qui sonne le glas, fresque de la guerre civile espagnole, le brandy est encore du voyage avec l’écrivain correspondant de guerre, avec cette fois le rôle de souder les hommes et les aider à partir au combat.

Le brandy d’Evelyn Waugh

La plume raffinée et sarcastique d’Evelyn Waugh ne pouvait manquer de convoquer à ses récits le non mois raffiné vin distillé. Dans Retour à Brideshead, son chef d’œuvre régulièrement cité dans les 100 classiques de la littérature anglaise du XXsiècle, les personnages incarnant l’élite britannique sont de fervents amateurs de brandy.


Le brandy d’Edith Wharton


Seule femme de notre grande “librairie du brandy”, la New Yorkaise multi-primée Edith Wharton aimait la France, et le brandy. Dans son troisième roman majeur (Le Temps de l’innocence, 1920), elle dresse un portrait précis de la haute bourgeoisie de la cote Est américaine, brandy inclus. À la clé, notamment, le premier prix Pulitzer accordé à une femme et, plus tard (1993), une adaptation cinématographique éponyme par Martin Sorcese.


À suivre : le brandy, ce personnage de séries...

CHARLES DICKENS, Great Expectations, Chapman and Hall, 1861


OSCAR WILDE, The Picture of Dorian Gray, Lippincott's Monthly Magazine, 1891


ALEXANDRE DUMAS, Le Comte de Monte-Cristo,  Journal des débats, 1844


LEON TOLSTOI, Anna Karénine, Rousky vestnik, 1877


JAKE BARNES, The Sun Also Rises, éditions Scribner, 1926


ERNEST HEMINGWAY, For Whom the Bell Tolls, éditions Scribner, 1940


EVELYN WAUGH, Brideshead Revisited, The Sacred & Profane Memories of Captain Charles Ryder, Chapman & Hall, 1945


EDITH WHARTON, The Age of Innocence, D. Appleton & Company, 1920