Eaux-de-vie de cépages : la malle aux trésors du brandy

L’eau-de-vie de cépages a le vent en poupe. Distinctive, qualitative, elle se décline en stratégies multiples, entre brandies monocépages, brandies d’identité régionale, éditions limitées... Focus sur une tendance qui commence à s’installer.

Qu’est-ce qu’une eau-de-vie ? Qu’est-ce qu’un cépage ?

On entend par cépage la variété de la vigne cultivée. Le cépage se caractérise par un génome particulier et des spécificités phénotypiques et biologiques.


Selon leurs typicités, les cépages du monde sont plus ou moins adaptés pour produire du vin, de l’eau-de-vie de vin, ou les deux.



Les eaux-de-vie à base de raisin sont classées en trois grands types :



  • L’eau-de-vie de raisin. Elle est obtenue par la fermentation du fruit dans son entièreté, c’ est-à-dire avec sa chair et sa peau.


  • L’eau-de-vie de lies : avec la fermentation des restes des vinifications ou des soutirages du vin.


  • L’eau-de-vie de vin : c’est la plus “noble”, avec une distillation du vin ou du jus fermenté d’ou ou plusieurs cépages.


    Il existe même quelques eaux-de-vie de raisin... sec !

Quels cépages peut-on choisir pour créer un brandy ?

Vieux cépages (ou même “cépages oubliés”), nouveaux cépages, cépages régionaux... La variété du choix est très large, car le brandy peut être créé à partir de cépages blancs ou rouges et seuls les brandies d’appellation sont tenus de les sélectionner parmi une liste finie.

Pour autant, faut-il encore qu’ils démontrent un caractère bâti pour le brandy. C’est-à-dire, dans les grandes lignes, une capacité de production solide, relativement peu d’arômes et une belle acidité.



Parmi les cépages blancs réputés pour le brandy, nous pouvons citer l’incontournable Ugni blanc (ou “Trebbiano” en italien, puisqu’il est originaire de Toscane), mais aussi des cépages historiques ou plus marginaux comme le Colombard, que certains viticulteurs- distillateurs défendent ardemment malgré une faiblesse quant à sa régularité et la nécessité absolue de le distiller et l’élever tout en finesse, le Baco 22A (un emblème du Bas-Armagnac), la Folle Blanche (qui fut cépage roi avant le phylloxéra dans les vignobles de Cognac et d’Armagnac), le Muscat d’Alexandrie, l’Airen, le Chenin Blanc, le Viognier, le Sauvignon, le Gros Manseng, le Riesling, le Chardonnay ou encore le Montils, qui connait ces dernières années un véritable retour en grâce, notamment en Petite et Grande Champagne (Cognac).



Red Moscatel, Pinot Noir et Syrah sont les cépages rouges que l’on retrouve le plus souvent.

De nouveau cépages de distillation ne cessent d’être développés. Ainsi Lucien Bernard & Cie mène actuellement dans sa distillerie en Espagne un test d’une quinzaine de cépages sur plus de 25 hectares pour chacun d’eux (nous contacter pour en savoir plus)

Cépages et brandy : quelles sont les tendances du marché ?

Les marques de brandies qui savent mettre en œuvre une approche aboutie quant au choix de leurs cépages ont, globalement, le vent en poupe.



Cette distinction qualitative par le cépage et son terroir peut relever de stratégies variées. Nous en constatons trois particulièrement intéressantes :



  • Les brandies de cépages à forte identité régionale. Cette approche, semblable dans l’intention aux brandies d’appellation, connaît une remarquable percée. Lucien Bernard & Cie mène actuellement des essais de brandies de cépages locaux, dont certains commencent à révéler des résultats fort prometteurs.


  • Les projets de brandies de cépages en éditions limitées.


  • Les brandies monocépages, que nous avons pour l’instant repéré principalement dans la sphère du Cognac.



    Une large palette est à la disposition des créateurs !


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